Article tiré de l 'ESPRIT DU JUDO

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Alliance Judo Troyes Aube
19/03 17h35

Alliance Judo Troyes Aube (Aube) - 400 licenciés pour 61 000 habitants - Président : Patrice Traversa - Professeurs : multitude dont Éric Pennesi (JC Saint Julien les Villas)

La bataille pour l'union

L’Alliance Judo Troyes Aube, groupement de clubs parmi lesquels figurent l’ASPTT Troyes Judo, le JC de Saint Julien les Villas, l’Avenir Judo Saint-Légers, le CLE MPT Evry le Chatel, le JC Chaourcois, le JC Maillotin et enfin le JC Saint-André dans lequel enseigne Patrice Traversa, 6e dan et président du comité de l’Aube qui a voulu reformer cette Alliance en essayant, cette fois-ci, de la préserver et de la faire évoluer.

Tout débute en 1982, année durant laquelle Robert Zwolski, alors professeur de Patrice Traversa, décide de créer le Cercle Aubois des Arts Martiaux, premier groupement de 20 clubs ruraux de l’Aube. Cette fédération, bien que partant d’une très bonne intention, ne durera que quelques années avant de voir resurgir une autre alliance dix ans plus tard sous le nom de l’ASPTT Aube et sous l’impulsion cette fois-ci de Didier Charles, Éric Pennesi et Patrice Traversa. Ce dernier raconte que « cette alliance regroupait une dizaine de clubs et comptait plus de 800 licenciés. Mais, comme souvent en campagne, la difficulté était de se voir, de créer des entraînements communs réguliers et une cohésion efficace ». Une belle idée difficile à mettre en œuvre qui pousse Didier Charles à créer le Judo Club de Bar sur Aube en 2003. Année durant laquelle Patrice Traversa et Éric Pennesi montent à leur tour l’Alliance Judo Troyes Aube.

« Grâce à cette énième Alliance, on envisageait plusieurs nouveautés. D’abord, celle d’instaurer une meilleure proximité entre les clubs afin de monter des équipes plus fortes. Puis, celle d’être financièrement plus solide. Des atouts essentiels pour subvenir aux besoins des différentes catégories, mais aussi des pratiquants « loisirs » qui ont de moins en moins de place dans le judo actuel, explique Éric Pennesi, professeur à Saint Julien les Villas et éducateur territorial dans la même commune, un peu désabusé face à l’évolution de la pratique. Le judo transpire ce besoin de résultats à tout prix. Avec Patrice, on veut voir grossir cette alliance pour, certes, monter des équipes compétitives en jeunes, mais surtout redonner une place aux loisirs qui doivent, à mon sens, avoir accès aux mêmes conditions d’entraînement que ceux qui font de la compétition. » L’autre constat qui inquiète les deux compères concerne le degré d’implication des jeunes au sein des clubs. « On a du mal à voir arriver la relève, le judo est une discipline très exigeante, les générations nouvelles s’impliquent moins et même si l’on reçoit de l’aide de temps à autre, cette évolution est inquiétante. »

À Saint-André, cette passion qui anime Patrice Traversa au quotidien se manifeste aussi par l’intégration sociale d’une trentaine de Tchétchènes. « On a un CADA (NDLR : Centre d’Accueil des Demandeurs d’Asile) non loin du dojo qui fait venir de nombreuses familles tchétchènes. Tous pratiquent initialement la lutte qui est là-bas très implantée culturellement. Leur profil est intéressant même s’ils ont, dans l’ensemble, tendance à rester en groupe. Leur manière de se donner à 100% dans la pratique est assez bluffante. Au point que, cet engagement fait peur à ceux qui n’ont pas l’habitude d’être confrontés à un tel impact physique. » Mais, Patrice Traversa, cadre chez Michelin, voit cet implication physique d’un bon œil. « C’est leur manière de s’exprimer. J’essaye d’utiliser le judo comme moyen d’éducation pour qu’ils apprennent à se contrôler sur le tatami comme dans la vie. Et d’un autre côté, ça permet à nos jeunes Français d’apprendre à tomber avec plus de force et d’impact. » En somme, une union qui se veut aussi positive pour la formation.

T.B